À la Une
Vivre avec = laisser mourir
Vendredi 26 mai dernier, un détenu du Centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes est retrouvé mort dans sa cellule. Ses codétenus mettent en cause maltraitances policières et négligences médicales, et protestent par une grève de la faim. Avec une capacité 235 places d’enfermement, le CRA de Vincennes est le plus important de France métropolitaine : 2 326 hommes y ont été détenu en 20221. Le décès de M. n’est pas le premier dans ce centre, au moins trois hommes y ont déjà trouvé la mort : le 19 août 2019, le 8 novembre 2019 et le 21 juin 2008.
Le 21 juin 2008, après six mois de révolte contre l’enfermement et les mauvais traitements au CRA de Vincennes, le décès de Salem Souli avait abouti au soulèvement des détenus qui avaient mis feu à leurs matelas. Des incendies avaient pris dans plusieurs bâtiments, permettant l’évasion d’une cinquantaine de personnes.
Nous proposons de revenir sur cette révolte de deux façons : un récit choral par ses acteurs – issu du 7e numéro de Jef Klak, « Terre de feu », paru en janvier 2021 – et un documentaire sonore capté en direct du soulèvement.
- Rapport 2022 « Centre et locaux de rétention administrative », avril 2023. ↩
CRAmé
Retour choral sur une révolte enflammée au CRA de Vincennes
« Il n’est pas question de déconstruction mais de confrontation. »
Perspectives et pratiques afroféministes. Entretien avec Fania Noël
Jef Klak va voir ailleurs
Le naufrage réactionnaire du mouvement anti-industriel Histoire de dix ans du naufrage réactionnaire d’un mouvement se prétendant « libertaire », à travers ses acteur·ices et ses publications.
Juives et Juifs Révolutionnaires pleure les victimes des massacres en Israël et en Palestine
Soutien aux inculpé·e·s du 8 décembre L'affaire du 8 décembre : c'est quoi ?
Précédemment dans Jef Klak
L’écoute et l’écho Une émission autour de « Feu follet »
Le 11 juin dernier, le lendemain de la dernière Fête à Klak, des membres de Jef se sont retrouvé⋅es dans le studio son de la Parole errante pour discuter de « Feu follet », notre dernier numéro fraîchement paru. Pour cette 4e édition de l’émission L’écoute et l’écho, discussions croisées, interviews, micro-trottoirs, field recording et pièces sonores, prolongent la thématique qui nous a hanté·es de nombreux mois : les relations entres les mort·es et les vivant·es.
Bolsonaro génocidaire La pandémie à Manaus, une opportunité nécropolitique
Le dimanche 30 octobre, avait lieu au Brésil le deuxième tour des élections présidentielles. L’actuel président d’extrême droite Jair Bolsonaro, perdant de l’élection, devrait donc quitter ses fonctions en janvier 2023 et perdre alors son immunité face à la justice brésilienne. Les accusations à son encontre, relevant du droit commun, pourraient faire l’objet d’un ou plusieurs procès. Sa gestion criminelle de la crise sanitaire liée à la pandémie de covid 19 lui est notamment reprochée.
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« Les négationnistes poursuivent l’œuvre des génocidaires. » Luttes mémorielles juives et rwandaises. Entretien avec Jessica Gérondal Mwiza et Jonas Pardo
Les génocides font systématiquement l’objet de discours les dépolitisant et les remettant en cause. Autour de l’extermination des Juif·ves d’Europe et de celle des Tutsi au Rwanda, des thèses s’insinuent qui nient aussi bien la volonté d’anéantissement guidant les génocidaires que la réalité des massacres qu’iels ont perpétrés.
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Mort⋅es debout ! Ghost tract
Lors d’une visite au Père-Lachaise pour la préparation de son huitième numéro, « Feu follet », Jef Klak a attrapé au vol un tract dont la lecture lui a suscité un frisson d’effroi. Le voici reproduit tel quel.
Qui a tué Zarafa ? Autodafé en direct
C’est le récit d’un double sacre olympien, d’une Canebière émeutière, du cadeau improbable d’un vice-roi ottoman et d’un autodafé girafidé. Le tout commenté avec l’émotion du direct.
Prendre sa place, 24 janvier 2020 Chant stationnaire
À Paris, après la fin officielle de la manifestation, les manifestant⋅es se font encadrer par un cordon policier qui les conduit au milieu de la circulation, place de la Madeleine. Désemparé⋅es par la situation, avec l’impression de s’être fait balader toute la journée en vain et une furieuse envie de produire quelque chose, on occupe spontanément le milieu de la place et on entonne le chant des Gilets jaunes : On est là ! Répété inlassablement pendant plus de sept minutes, ce chant agrège des dizaines d’autres manifestant⋅es et interrompt la circulation : chouette, on est enfin en manif !
NON ! Brigade de sororité
Composée à la suite du mouvement #Metoo et de la prise de parole d’Adèle Haenel, Non ! riposte à la violence plantée en nous par l’oppression sexuelle et le patriarcat. Une pièce collective réalisée en sororité pour guérir et célébrer nos forces.
Avec une tendresse pour le non Ébullition polyphonique
Ça monte, ça rougeoie, ça voix qui tremble, ça peau qui sèche et cœur dans le ventre, ça rumine et finira par sortir ou rester dedans bien niché, ça pousse ça creuse ça expulse ça donne forme… Quelques plis de la colère, quand elle incube et ne sort pas, quand elle sourd, monte et se déploie.
Nos morts ne vous sont pas dues Covid, suprématie validiste et interdépendance
Traduit de l’anglais (É-U) par Unai Aranceta et Elvina Le Poul
Article original : « You Are Not Entitled To Our Deaths: COVID, Abled Supremacy & Interdependence », Leaving Evidence, 16 janvier 2022
Depuis le début de la pandémie, les malades chroniques, immunodéprimé⋅es, personnes âgées et handicapées sont particulièrement exposé⋅es au danger mortel que représente le covid. Iels doivent en plus affronter les effets indirects que la circulation du virus engendre : isolement, pénurie de personnels soignants, précarité. Pourtant, leurs vies restent perçues comme secondaires et l’écart se creuse avec les personnes valides qui se sentent peu concerné⋅es par les risques. L’autrice et formatrice Mia Mingus travaille sur la justice handie et la justice transformatrice. Elle invite à mettre au centre les personnes handicapées et à envisager la pandémie selon une perspective antivalidiste.
Face à la pandémie, le camp des luttes doit sortir du déni.
Alors que la pandémie de Covid-19 fait rage et touche en premier lieu les catégories les plus discriminées de la société, le gouvernement français laisse filer et des centaines de milliers de nouvelles contaminations ont lieu chaque jour. En cette journée de mobilisation interprofessionnelle, le collectif Cabrioles appelle à sortir du covidonégationnisme, et à nous emparer enfin des moyens de l’autodéfense sanitaire, en nous appuyant sur l’histoire des luttes populaires en faveur de la santé communautaire : pratiques de prévention et de réduction des risques, grève, autoréductions de masques FFP2, etc.