Qui est Jef Klak ?

Il aura fallu deux ans depuis les premières discussions dans un rade jusqu’à la première apparition de la revue Jef Klak en librairie, en septembre 2014. Deux piges de rencontres, d’idées farfelues, d’envies folles et de ricochets. Ce qui est beau et difficile, ce n’est pas d’éditer une revue, sans capital de départ, en toute indépendance, ni de trouver des plumes et des sujets.

Ce qui est beau et difficile, c’est de fabriquer du collectif, de connaître et reconnaître l’autre, les autres, et s’interroger ensemble :

  • Sommes-nous condamnés à l’utopie ?
  • À qui profite l’enquête sociale ?
  • Les images changent-elles le monde ?
  • Les lieux communs ont-ils été rayés de la carte ?
  • Quels petits déjeuners pour les grands soirs ?

Entre 20 et 30 personnes selon les réunions, la météo et les humeurs, ont peu à peu construit une pensée commune. Une pensée commune, ce n’est pas une pensée bloc ni triste, c’est au contraire l’expression de contradictions, d’inconnues, de confrontations, d’enrichissements mutuels. Pour donner à nos échanges un nom collectif, nous avons choisi celui de l’homme et de la femme de la rue : c’est Fulano de Tal en espagnol, Marko Marković en bosnien, madame Michu, Momo ou monsieur Dupont en Hexagone. Jef Klak, d’origine flamande l’a emporté au tie-break.

Jef Klak, c’est un collectif et un site internet, donc, mais aussi une revue papier annuelle (à pagination variable) accompagné d’un disque de création sonore. L’objectif ? Ne pas redire. Aller chercher du politique là où il se terre, accueillir de nouveaux langages, mélanger les styles, se moquer du vrai pour lui préférer l’intense… Aussi avons-nous choisi la contrainte, le jeu pour point de départ. Une comptine sert de fil conducteur à Jef Klak : chaque numéro a un thème dans l’ordre de Trois p’tits chats – Marabout, Bout d’ficelle, Selle de ch’val, Ch’val de course, etc. Et chaque thème est déplié selon les questions sociales et esthétiques que l’on pourra affronter : Marabout aborde la magie, les relations entre croire et pouvoir, Bout d’ficelle explore les tissus – urbain, organique, textile –, les nœuds, les coutures… On vous laisse imaginer la suite.

Nous ne consacrons aucune page à la publicité et ne sommes rattaché·es à aucun groupe. Nous avons reçu des aides ponctuelles pour l’impression de certains numéros papier et sommes toutes et tous bénévoles. Jef Klak se prolongera de votre lecture, des sentiments, des discussions et des joutes qu’elle suscitera. Un collectif n’est jamais figé. Ni éternel.

 


Perdus qui aiment se perdre
belle épine / vaste foin
 
Nous n’avons rien
sinon les mots à trouver
des phrases à tenter
qui ne glissent déjà
retenir les images
malgré nos semblants
se battre et traduire
devenir commun
faire fou
hors des colonnes où l’on marche.
 
Le faire seul  ?
La vie est trop grande,
et la solitude un empire bien prospère.

Demeure un bloc.
Nous allons ailleurs.
 
Alors, faire ensemble.

Notre nom ? 
Jef Klak.