De l’allaitement, il y a des histoires que l’on n’entend pas : les doutes, la fatigue, la culpabilité. Quatre amies me racontent.
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De l’allaitement, il y a des histoires que l’on n’entend pas : les doutes, la fatigue, la culpabilité. Quatre amies me racontent.
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C’est un poème récité, comme un rituel, pour se souvenir d’une voix et s’observer changer. Sam a 27 ans – bientôt 28. Il raconte ce que l’injection d’une hormone fait à sa vie.
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À 68 ans, Zébulon aime toujours manger des choux à la crème et du fromage dégoulinant. Pour lui, le risque n’est pas le trou dans la dent ni le bouchon dans la veine, mais un mauvais dosage de sucre dans le sang.
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Traduit de l’anglais (É-U) par Unai Aranceta et Elvina Le Poul
Article original : « You Are Not Entitled To Our Deaths: COVID, Abled Supremacy & Interdependence », Leaving Evidence, 16 janvier 2022
Depuis le début de la pandémie, les malades chroniques, immunodéprimé⋅es, personnes âgées et handicapées sont particulièrement exposé⋅es au danger mortel que représente le covid. Iels doivent en plus affronter les effets indirects que la circulation du virus engendre : isolement, pénurie de personnels soignants, précarité. Pourtant, leurs vies restent perçues comme secondaires et l’écart se creuse avec les personnes valides qui se sentent peu concerné⋅es par les risques. L’autrice et formatrice Mia Mingus travaille sur la justice handie et la justice transformatrice. Elle invite à mettre au centre les personnes handicapées et à envisager la pandémie selon une perspective antivalidiste.
Alors que la pandémie de Covid-19 fait rage et touche en premier lieu les catégories les plus discriminées de la société, le gouvernement français laisse filer et des centaines de milliers de nouvelles contaminations ont lieu chaque jour. En cette journée de mobilisation interprofessionnelle, le collectif Cabrioles appelle à sortir du covidonégationnisme, et à nous emparer enfin des moyens de l’autodéfense sanitaire, en nous appuyant sur l’histoire des luttes populaires en faveur de la santé communautaire : pratiques de prévention et de réduction des risques, grève, autoréductions de masques FFP2, etc.
Traduit de l’anglais (É-U) par Judith Chouraqui
Article original : « An Unwitting Monument », Lapham’s Quarterly, 8 mars 2021
Mort à 28 ans de la grippe espagnole quelques jours seulement avant l’armistice de la Première Guerre mondiale, le peintre viennois Egon Schiele a laissé une œuvre témoignant des premières années chaotiques du XXe siècle européen. Partageant les souffrances de ses contemporain⋅es, l’héritier de Gustav Klimt a dû se débattre contre la pauvreté, la guerre, la maladie et la mort de ses proches. À travers l’étude de quelques-unes de ses toiles les plus significatives, retour sur les conditions sociales, matérielles… et sanitaires d’un travail artistique.
Nager 4 km, puis pédaler sur 180 km, avant de finir par… un marathon, forcément, ça ne se fait pas sur un coup de tête. Il faut se préparer, 8 à 12 heures par semaine, redécouvrir son corps, son alimentation, son sommeil et ses limites. Quand Thomas s’est lancé dans cet entraînement, il se doutait bien qu’il allait lever le pied sur la picole, et que son quotidien serait bouleversé par une organisation drastique. Mais à ce point-là…
traduction par Muriel Morelli et Laura Brignon
Alberto Prunetti a grandi à Follonica, une ville située en haute Maremme, région faisant partie de la Toscane. Dans Amianto 1, il raconte la vie d’ouvrier itinérant que mena son père, sa maladie, due à l’amiante, contractée sur les chantiers où il travaillait, tout en entrecoupant son récit par ses souvenirs d’enfance dans cette cité industrielle. Son livre, à la fois tragique, drôle et tendre, donne une image non tronquée de ce que les économistes appellent complaisamment le « miracle économique italien », dont on occulte toujours le coût humain et environnemental 2.
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Traduit de l’anglais (É-U) par Unai Aranceta et Violaine Lamouret
Au tout début de l’année 2020, ce n’est pas encore à la chauve-souris et aux zoonoses que l’on s’intéresse mais au destin des animaux pris au piège dans les énormes feux de forêt en Australie.
Parmi les millions d’êtres vivants qui périssent dans les flammes ou dont l’habitat est ravagé, le wombat fait peu à peu parler de lui. Petit marsupial ressemblant vaguement à un ours, il creuse et vit dans des terriers à l’intérieur des forêts montagneuses d’Australie. Au cœur du danger, il n’hésite pas à accueillir d’autres congénères et d’autres espèces au sein de ses galeries.
Madeline Lane-McKinkey, rédactrice pour Commune et l’une des fondatrices de Blind Field : A Journal of Cultural Inquiry fait ici le pont entre l’expérience des désastres (sanitaire comme écologique) et l’instinct du wombat pour évoquer les luttes du collectif Moms 4 Housing à Oakland, en Californie.
Dessins : Maya Mihindou et Céline Picard
Comment fonctionnent les rôles implicites et récurrents que chacun·e endosse tour à tour dans les collectifs ? Pour le sixième numéro de sa revue papier, « Pied à terre », Jef Klak a dressé un inventaire non exhaustif de ces fonctions, assumées ou subies, jouées ou évitées, qui circulent sur ses différents terrains : salles de réunion, lieux de résidences, fêtes de soutien, fils de mails ou réseaux sociaux.
Images : Lucas Ferrero.
« Il y a un terrain qui est à ma grand-mère qui est morte, voilà. Il fallait que je vous le dise dès le début parce que plus j’y réfléchis, moins je sais l’expliquer. »
Jef Klak republie ici un texte extrait du sixième numéro de sa revue papier, « Pied à terre », encore disponible en librairie, issu du partenariat avec le Master de création littéraire de Paris 8.
Traduit de l’anglais par Samuel Lamontagne et Elvina Le Poul.
Extrait du chapitre « Research Adventures on indigenous lands » de Decolonizing Methodologies. Research and Indigenous Peoples (Zed Books ldt / University of Otago Press, 1999).
Que ce soit James Cook dans le Pacifique ou David Livingstone en Afrique australe, les récits des aventuriers européens des XVIIIe et XIXe siècles ont largement contribué à modelé le regard occidental sur les territoires et les corps qu’ils ont parcourus. Professeure d’Études indigènes maorie, Linda Tuhiwai Smith lutte contre l’invisibilisation des perspectives indigènes et la colonialité inhérente à la production du savoir scientifique 1. À partir de l’expérience maorie, elle remet en cause les méthodes et le rapport aux sources fondés sur la désappropriation, et l’imposition d’un partage entre celleux qui font de la recherche et celleux qui en sont l’objet.
Dans son livre Decolonizing Methodologies. Research and Indigenous Peoples, paru en 1999 mais à ce jour inédit en français, elle renverse la perspective posée par les récits de voyage des explorateur⋅ices européen⋅nes en terres maories, investiguant ce qui se jouait dans l’ombre de ces chroniques romanesques dans un contexte où la recherche scientifique était indissociable des activités coloniales.
Images : Marcos Santilli
Dans l’État du Rondônia, au Brésil, des paysan·nes sans terre occupent de grandes propriétés contre la confiscation des richesses foncières par une poignée de fortuné·es. Entre le travail agricole, le quotidien de la lutte et l’État policier répressif, ils et elles passent sans cesse d’une urgence à l’autre. C’est pourtant en plein milieu d’une occupation qu’un groupe de femmes lance un pavé dans la mare et dépose, en 1995, un préavis de grève illimitée du travail domestique. Rompant pendant plus de six mois avec les rythmes collectifs, elles prennent le temps de penser leur situation, leurs problèmes et leurs besoins spécifiques, et bouleversent durablement la vie de leur communauté.
À l’occasion de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, Jef Klak publie ici cet article initialement publié dans le sixième numéro de sa revue papier, « Pied à terre », encore disponible en librairie.