Néolibéralisme

Revenu de confinement maintenant ! Pandémie et crise économique en Italie

Traduit de l’italien par Cabiria Chomel et Lucile Dumont
Articles initialement publiés sur dinamopress.it

En Italie comme dans la majorité des pays, la crise sanitaire suscitée par la pandémie de Covid19 agit comme le catalyseur d’une crise économique venue de loin, qui creuse l’écart entre les mieux loti·es et les plus précaires. Avec les interdictions de déplacement et de sortie, les travailleur·ses au noir, intermittent·es, indépendant·es, saisonnier·es et auto-entrepreneur·ses, le plus souvent exclu·es des systèmes de protection sociale caractéristiques du travail salarié, ont perdu du jour au lendemain toute forme de rémunération. La mise en place d’un revenu de confinement pourrait donner les moyens de survivre, même provisoirement, à toutes celles et ceux pour qui la crise ne s’arrêtera pas avec la fin de la pandémie. Les deux textes qui suivent analysent la crise en cours et celle à venir tout en examinent la nécessité de mesures économiques et politiques d’urgence.

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La psychiatrie sous contention financière Patient⋅es et soignant⋅es face aux lambeaux de l’hôpital public

Cela fait plus de dix ans que le monde du soin psychiatrique en France est entré en résistance contre le programme de contrôle de la folie que les personnes en lutte qualifient de « nuit sécuritaire ». Ce tournant idéologique, initié par un discours de Nicolas Sarkozy fin 2008 prêchant les soins sous contrainte, s’est appuyé par la suite sur une profonde réorganisation du travail en hôpital : politique d’austérité budgétaire, introduction de techniques de management et de démarches « qualité », etc. Si bien que des collectifs de soignant·es – comme Les perchés du Havre, Pinel en lutte ou Les Blouses noires – se joignent à présent aux patient⋅es pour crier leur écœurement devant le retour des pratiques les plus inhumaines de l’univers asilaire.

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Action(naires)/ Réaction(naires) Notes sur La Société ingouvernable de Grégoire Chamayou

Contrairement à sa dépolitisante condamnation médiatique et policière, la joyeuse mise à feu et à sac de « la plus belle avenue du monde » par une rue jaune de rage samedi dernier a été un message clair aux maîtres (de la fin) du monde. Pas simplement adressé gouvernement actuel de l’entreprise-France, mais aussi aux multinationales, ces gouvernements privés qui tentent encore de faire croire que leurs décisions répondent à une raison économique par delà le bien et le mal, par delà le politique. Dans La Société ingouvernable. Une généalogie du libéralisme autoritaire (La Fabrique, 2018), Grégoire Chamayou décrypte cette soi-disant raison économique en relisant les écrits et controverses des théoriciens du management et autres militants de l’économie ; il propose à ses lecteurs et lectrices une boîte à outil pour mieux appréhender les formes contemporaines du pouvoir. Mathieu Triclot nous en livre une recension placée sous le signe de l’amitié philosophique : pas de regard expert, mais une lecture critique d’un ouvrage qui cogne et enrage.
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