7 novembre 2014

Faire barrage Provocations policières et confusionnisme médiatique : le cas du Testet

Que dire après la mort de Rémi Fraisse ? Quiconque se battant aujourd’hui contre l’arbitraire et la violence d’État pourrait être une victime. Que l’on parle des crimes policiers dans les cités, où le permis de tuer est devenu chose banale pour une police débridée, ou des luttes sociales qui voient la terreur contre-insurrectionnelle museler la liberté d’expression en acte : les armes (« létales » ou non) sont là pour éborgner et tuer toute résistance et tout sursaut de dignité. Voici donc quelques éléments de reportage et d’analyse sur ces jours noirs d’octobre 2014.

 

« Si j’avais su que ce serait un tel bordel, je ne me serais peut-être pas lancé dans un tel projet. On est dans l’irrationnel. »

Thierry Carcenac, président du conseil général du Tarn, promoteur du barrage de Sivens, le 25 octobre 2014, veille de la mort de Rémi Fraisse au Testet. La Dépêche du Midi.

 

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« On est venus par ces petites routes du Tarn, et on est tombés sur ces croix plantées pour les arbres morts. » Françoise a vécu dix-sept ans à Saint-Antonin-Noble-Val, non loin d’Albi, avant de déménager vers la Provence. Membre de l’association Mutz Vitz, qui fait transiter du café zapatiste des communautés libres du Mexique jusqu’en France, c’est lors de discussions avec ce réseau qu’elle a décidé de répondre à l’appel à manifester le 25 octobre contre le barrage de Sivens.

Sur place, « c’est la désolation, du bois déchiqueté, et tout au bout, la fameuse grille » où eut lieu le mortel affrontement avec les forces de l’ordre. « Derrière les grilles, il y avait les CRS », sous le prétexte qu’un Algeco de chantier avait pris feu la veille. Après plusieurs semaines de violences policières, dans l’après-midi du 25, « les plus remonté-e-s des opposant-e-s ont dit : “On va les faire reculer !” ». En même temps, l’occupation festive continuait, avec une cantine vegan, des petits stands, et les paysan-ne-s resté-e-s après une transhumance de 150 brebis en soutien aux occupant-e-s.

 

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« Dès la fin de la journée, ça tirait de partout, alors j’ai enfilé mes lunettes de plongée », explique Françoise, aguerrie à ce genre de situation où tout peut arriver. Peu après les premières altercations entre manifestants et CRS, deux camions de gardes mobiles ont débarqué de Gaillac. Un hélico filmait la scène depuis son œil surplombant. « On avait envie de voir tout le monde se regrouper pour chasser les forces de l’ordre qui n’avaient rien à faire ici », ajoute Camille, étudiante à Aix-en-Provence. « Les feux sur la ZAD, c’était des feux de vie, et la seule crainte de la police c’était qu’on avance vers eux. » À 21 ans, elle est venue au Testet pour replanter une forêt et soutenir les gens qui occupent la zone. C’est la première fois qu’elle participe à une lutte : elle ne s’est décidée qu’après s’être assurée qu’il s’agissait bien d’un rassemblement pacifique. En arrivant de nuit, elle constate la destruction de la forêt, les craquèlements au sol, le vide.

 

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« On a appris le décès par France Inter », raconte Françoise après une nuit rythmée par la techno et les déflagrations de grenades policières. Pour Thierry, journaliste indépendant pour la radio toulousaine Canal Sud1, tout aurait pu se passer sans heurts : « Il y avait un accord avec la préfecture pour qu’aucune force de police ne soit sur les lieux ce week-end. » Alors que tous les engins de chantier ont été déplacés, une armoire électrique et un générateur ont étrangement été laissés sur les lieux, gardés par des vigiles. « On a tous été étonnés en arrivant : les flics ne protégeaient rien, comme s’ils n’étaient là que pour attiser la colère ! », complète Thierry. Pour lui, le dispositif ressemble clairement à celui de la manifestation du 22 février dernier à Nantes, où la police avait tout fait pour pousser à l’affrontement.

 

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« Ce qui embarrasse le plus l’État, c’est que le mort n’est pas un autonome allemand… », qu’il aurait été facile de montrer du doigt comme étranger et violent, analyse-t-il. Souvent présent sur la ZAD depuis le début, il a pu constater que, depuis des mois, « l’État tape dur. La police a coupé des arbres avec des militants perchés dedans, les gardes mobiles ont chargé celles et ceux qui s’étaient enterré-e-s vivants pour retarder le passage des véhicules de chantier, et j’en passe ! »2.

Permis de tuer

Nicolaï, guide de moyenne montagne, vit à Toulouse. Il a parcouru les 70 kilomètres qui le séparent du Testet avec d’autres cyclistes. « C’était très cool, très détendu. Ahurissant, le nombre de gens différents qu’on pouvait trouver rassemblés sur ce site ravagé. » Nicolaï n’est pas au bout de sa surprise : « À un moment, j’ai entendu des grenades assourdissantes. Une vieille dame m’a dit : “Ce sont les chasseurs !” » À lui aussi, on avait dit qu’il n’y aurait pas la police. « À 19 heures ça a gazé, on est alors retourné vers le rassemblement où se jouait un petit concert. Puis, vers 20 heures, ça s’est calmé. Des feux se sont allumés un peu partout. Plus tard dans la nuit, j’ai été réveillé par un fracas de grenades. J’ai été surpris, d’autant que je me suis rappelé que les manifestants n’étaient pas équipés pour la bagarre. En face, il y avait ces policiers suréquipés. Tirs tendus de lacrymogènes, grenades de désencerclement : tout cela a été largement disproportionné. » Des moyens énormes pour repousser quarante jeunes munis de trois pauvres boucliers. Pour Thierry de Canal Sud, c’est à ce moment-là que Rémi Fraisse a été tué, à dix pas des gardes mobiles : « Il n’y a évidemment eu aucun arrêt cardiaque. »3

 

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Se faire tuer pour des idées

« Mourir pour des idées c’est une chose, mais c’est quand même relativement stupide et bête », commentera le très distingué sénateur Thierry Carcenac (PS), président du conseil général du Tarn, et un des promoteurs du projet de Sivens. Réplique infâme qui n’a visiblement pas suffi à convaincre les « experts » nommés par la ministre de l’Écologie Ségolène Royal. Leur rapport rendu public le 27 octobre dénonce « un projet médiocre, qui cumule les inconvénients » – tout en concluant sur la difficulté d’abandonner le projet, étant donné l’avancement du chantier…

 

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Camille est rentrée chez elle, à Marseille, encore choquée de ce qu’elle a vu au Testet. Avec quelques amis, ils ont déployé une banderole au marché du Cours Julien pour rendre hommage à Rémi et informer les passants. Cette expérience l’a fait douter de la démocratie. Elle a du mal à croire à la thèse médiatique des « violents anarchistes autonomes cagoulés » venus semer le trouble. Elle ne croit pas que les ateliers de communication bienveillante, les balades contées ou les séances de yoga reiki n’étaient là que pour masquer d’obscurs cours de fabrication de bombes artisanales. Selon plusieurs témoins, un seul objet incendiaire a été lancé par les manifestants. En face, des centaines de grenades ont fendu l’air, jetées par une police qu’on avait annoncée restée en caserne.

 

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Blanchir le pouvoir

Le 27 octobre, dans La Dépêche du Midi, propriété de Jean Michel Baylet, président du Parti radical de gauche et du conseil général du Tarn-et-Garonne, autre promoteur du barrage de Sivens, la découverte d’un corps dans les bois du Testet est annoncée. Dans les heures et les jours qui suivent, d’un article à l’autre et d’un journal à l’autre, le décès a eu lieu à 21h ou à 2h. La police a trouvé le corps au petit matin, ou l’a « arraché » aux manifestants pour le réanimer durant les affrontements. C’était un anarchiste ou un autonome, un violent ou un obstiné.

 

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Sur place, la matinée du dimanche s’est déroulée dans le calme, pratiquement personne n’étant encore au courant du crime. Des rumeurs ont circulé, mais Nicolaï n’y a pas cru. « Je suis parti faire une balade botanique avec un groupe, quand la guide a reçu un appel nous confirmant le décès. » Le jour-même, une assemblée a réuni les opposants au barrage. Les proches de Rémi étaient en larmes et le débat était mouvementé. « Laborieusement, après quatre heures de discussions, on a finalement décidé d’organiser un cortège vers Gaillac. » Quarante voitures et des vélos ont roulé en escargot vers la ville. Ensuite, durant la manifestation à Gaillac, une rencontre avec une voiture de police et des motards a même manqué de finir en lynchage. Une moto ne repartira pas. À la fin du cortège, arrivé au monument aux morts, le drapeau de la paix remplaçait celui de la France.

Plus ému pour le monument que par la mort de Rémi, le maire de Gaillac a regretté les incidents et a fait poster sur le site de la ville le message « Gaillac unie pour dire non aux casseurs ». À partir de là, c’est la même logique qu’on retrouvera dans tous les médias et les bouches des politicien-ne-s : rechercher les coupables parmi le camp des manifestant-e-s, poser la police en victime, trier les bons des mauvais opposant-e-s. Renverser la situation. Blanchir le pouvoir.

Faire barrage

L’aube. Sur le site, plus un bleu à l’horizon. Françoise et d’autres opposant-e-s protègent la tache de sang du défunt, entourée de nombreuses grenades. Le calme. On n’entend que la fureur de la FNSEA, cherchant à s’accaparer le sentiment des agriculteurs alentour et qui fustige la « contestation destructrice » et les « zadistes », professionnels des « Zones à défendre, ainsi que les élus verts les plus dogmatiques qui se drapent dans leur siège confortable de donneurs de leçons. Ils se prennent pour les sachants, face aux paysans4 ! »

 

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Sourds à cet appel à la confusion, les petits producteurs locaux venus rejoindre la lutte contre le barrage depuis des mois continuent de prêter main forte aux opposant-e-s pour déjouer les doubles discours du gouvernement. Rendre claires les circonstances de la mort de Rémi Fraisse. S’obstiner dans le refus d’un barrage que tout le monde s’accorde à déclarer inutile mais que certains persistent à rendre nécessaire. Des manifestations de soutien dans plusieurs villes de France rappellent la police à l’ordre, des milliers de manifestant-e-s continuent d’affluer sur la zone sinistrée du Testet, et aujourd’hui 6 novembre 2014, une vingtaine de lycées sont en grève contre les crimes policiers. Faire barrage.

 

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Photos : Clémence Durand (Transhumance), puis Jeff Le Breton pour les autres.

 


Pour aller plus loin :

Sivens : la gestion des forces de l’ordre et les violences policières, émission de Mediapart, postée le 6 novembre 2014.

http://www.dailymotion.com/video/x29h3fh_sivens-la-gestion-des-forces-de-l-ordre-et-les-violences-policieres_news

Article sur les violences policières, leur traitement politique et médiatique, et les réactions qu’elles appellent.

http://faceauxarmesdelapolice.wordpress.com

Appel à manifester à Paris et Toulouse le samedi 8 novembre.

http://paris-luttes.info/violences-policieres-riposte


 

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L’émission Affaires sensibles du 6 novembre sur France culture, par Fabrice Drouelle, Vital Michalon mort pour ses idées – Creys-Malville 1977.

Émission sur la lutte contre la centrale de Creys-Malville et le drame du 31 juillet 1977. Ce jour-là et pour la première fois en France, un manifestant meurt lors d’une manifestation écologique. Il s’appelait Vital Michalon. Son nom est revenu dans nos mémoires et dans les lignes de nos journaux depuis quelques jours avec la mort d’un autre militant, Rémi Fraisse, contre un autre projet : le barrage de Sivens.

Creys-Malville, des bribes de souvenirs, fragments d’un passé où la lutte écologiste existait déjà mais sans la caution d’aujourd’hui, sans la prise de conscience de la nécessaire protection de l’environnement qui s’est organisée et qui a réussi à infiltrer toutes les couches de la société et tous les secteurs d’activité. Autour de Creys-Malville, c’était un combat contre un nouveau type de centrale nucléaire, au nom grandiloquent de Superphénix… un surgénérateur. La lutte fut longue, pugnace, imaginative, couronnée de succès pour ceux qui l’ont menée mais entachée d’un drame qui restera longtemps dans les mémoires des militants écologistes.


 

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Le journal de lutte Sans aucune retenue, disponible sur le site Tant qu’il y aura des bouilles, du 25.10.14 au 31.10.14, dont nous reproduisons un extrait, tiré du numéro 6 :

Tremble carcasse,
si tu savais où je te mène !

Thierry Carcenac s’interroge sur les futurs investissements : « Si tous les chantiers qui déplaisent doivent être protégés ainsi, où va-t-on ? » La Dépêche du Midi, 27 octobre 2014.

Il faut un mort pour que le déménageur en chef du territoire dans le Tarn se pose une grande question existentielle : où va-t-on, en effet, si on ne peut plus bétonner tranquillement ? S’il faut à chaque fois passer sur les cadavres des opposants ? Cette engeance, toujours aussi imbue de son pouvoir, se demande en réalité : « Où va-t-on si les gens se mêlent de leurs affaires et que je ne peux plus m’en occuper à leur place (et m’en mettre plein les poches avec mes petits copains) ? »

(…)

« On connaît cette histoire de l’homme qui a prêté un chaudron à un ami et qui se plaint, après avoir récupéré son bien, d’y découvrir un trou. Pour sa défense, l’emprunteur déclare qu’il a rendu le chaudron intact, que par ailleurs le chaudron était déjà percé quand il l’a emprunté, et que de toute façon il n’a jamais emprunté de chaudron. Chacune de ces justifications, prise isolément, serait logiquement recevable. Mais leur empilement, destiné à mieux convaincre, devient incohérent. Or c’est précisément à un semblable empilement d’arguments que se trouve régulièrement confronté quiconque s’interroge sur l’opportunité d’une diffusion massive de telle ou telle innovation technique.

Dans un premier temps, pour nous convaincre de donner une adhésion pleine et entière à la technique en question, ses promoteurs nous expliquent à quel point celle-ci va enchanter nos vies. Malgré une présentation aussi avantageuse, des inquiétudes se font jour : des bouleversements aussi considérables que ceux annoncés ne peuvent être entièrement positifs, il y a certainement des effets néfastes à prendre en compte. La stratégie change alors de visage : au lieu de mettre en avant la radicale nouveauté de la technique concernée on s’applique à nous montrer, au contraire, qu’elle s’inscrit dans l’absolue continuité de ce que l’homme, et même la nature, font depuis la nuit des temps. Les objections n’appellent donc même pas de réponses, elles sont sans objet. Enfin, pour les opposants qui n’auraient pas encore déposé les armes, on finit par sortir le troisième type d’argument : inutile de discuter, de toute façon cette évolution est inéluctable. Ce schéma ne cesse d’être reproduit. » (Olivier Rey, « Nouveau dispositif dans la fabrique du dernier homme », revue Conférence, juin 2012.)

Au Testet comme ailleurs, tous les Carcenac nous font le même coup du chantage à la démesure : « La machine est lancée et elle est trop grosse pour qu’on puisse l’arrêter. » Ce qui en dit long sur leur condition d’esclave des dispositifs économiques et techniques qu’ils manigancent et surtout sur l’ambition grandiose qu’ils ont de nous rendre tous semblables à eux-mêmes, à nous faire vivre dans leur monde où la nature et les hommes marchent au pas cadencé de l’économie et de la machine.

Face à d’aussi répugnantes perspectives, face à ce « monopole de la violence légitime » qu’exerce quotidiennement l’État de droit et l’économie de Marché en vue du développement infini de la société industrielle, la violence des « virulents », des « radicaux », des « casseurs » ou des « black blocks » (rayez les mentions inutiles) paraît bien dérisoire et n’est qu’un juste retour des choses.

Cette atteinte quotidienne à notre liberté et autonomie, qui crève les yeux à travers les déclarations des politiciens, nous ne la voyons pas tellement elle est mise à distance par la démesure de la mégamachine. D’abord en tant qu’« utilisateurs finaux » de ses produits, nous ne voyons plus la violence qu’elle exerce au loin – voire même juste à côté de chez nous – pour fonctionner, tant elle est cloisonnée. Derrière la commande passée sur Internet, qui voit les intérimaires sous-payés courir dans les entrepôts géants et les camionneurs s’épuiser sur les autoroutes, par exemple ? Cette brutalité est également intériorisée dans les rapports sociaux, d’abord à travers la soumission qu’implique le salariat et sa hiérarchie indiscutable. Mais de plus en plus aussi à travers les habitudes que nous contractons du fait de l’usage d’un nombre grandissant de machines dans notre vie quotidienne, d’un fonctionnement régulier, prévisible, fluide et sans heurts du cours de l’activité sociale. L’organisation générale de la société, d’une ramification et d’une complexité incommensurable, nous a habitué à une existence bien réglée, à un fonctionnement de la vie bien policé, à une activité qui roule, et qui roule d’ailleurs d’autant et toujours plus vite qu’elle est toujours mieux réglée, policée et interconnectée. Est maintenant perçue comme « violence » toute interruption de la machinerie, toute irruption de l’inattendu, de l’imprévu, du hors-cadre et du hors-norme. Ce qui dérange l’organisation et le programme ; crée des tensions et des heurts dans le fonctionnement. Que la surprise de la vie se manifeste et c’est le scandale. Et pour que cette « violence » cesse, il faut étendre toujours plus avant la rationalisation de nos existences, de nos activités et mettre en coupe réglée leur contexte.

La violence de l’organisation, qui tranquillement contraint, canalise, embrigade, oppresse, exploite et aliène le mouvement autonome de la vie, de notre vie et ses conditions, est maintenant perçue comme la normalité, l’ordre des choses, le calme cours de la vie, la paix. La machine est le modèle, la vie doit s’y conformer, jusqu’à la raideur de l’automate.

« Je lance un appel au calme », nous dit pour conclure le pyromane-pompier Carcenac. Nous sommes calmes depuis longtemps : nous sommes calmement en colère contre cette vie corsetée et sérieusement déterminés à faire barrage à tous les agités du bétonnage du territoire et des « Zones d’Aménagement Différés », les excités de l’innovation et du progrès, les compulsifs de la vitesse à haut débit et de la circulation en flux tendus, les hystériques de la croissance infinie et du « redressement productif », les fanatiques de l’aliénation à la société capitaliste et industrielle.

Occupons et habitons la vallée du Tescou, reconstruisons là et partout ailleurs notre vie, et faisons nôtre ce pays.

Bertrand Louart, menuisier-ébéniste.