Disque Terre de feu

Terre de feu fait entendre le feu qui couve, ce qui travaille de l’intérieur avant une éruption, ce qui prépare les surgissements : colères accumulées, chant de révoltes, autodafé girafidé, pollutions insidieuses, douleurs enfouies et répercussions intimes… Des braises sur lesquelles souffler, des cendres qui vibrent encore.

1. Avec une tendresse pour le non

Ébullition polyphonique par Émilie Mousset – 12 min 38 s

Ça monte, ça rougeoie, ça voix qui tremble, ça peau qui sèche et cœur dans le ventre, ça rumine et finira par sortir ou rester dedans bien niché, ça pousse ça creuse ça expulse ou ça donne forme… Quelques plis de la colère, quand elle incube et ne sort pas, quand elle sourd, monte et se déploie.

2. Prendre sa place, 24 janvier 2020

Chant stationnaire par Nicolas Montgermont – 7 min 50 s

À Paris, après la fin officielle de la manifestation, les manifestant·es se font encadrer par un cordon policier qui les conduit au milieu de la circulation, place de la Madeleine.
Désemparé·es par la situation, avec l’impression de s’être fait balader toute la journée en vain et une furieuse envie de produire quelque chose, on occupe spontanément le milieu de la place et on entonne le chant des Gilets jaunes : On est là ! Répété inlassablement pendant plus de sept minutes, ce chant agrège des dizaines d’autres manifestant·es et interrompt la circulation : chouette, on est enfin en manif !

3. Qui a tué Zarafa ?

Autodafé en direct par Mélanie Gentilhomme – 7 min 41 s

C’est le récit d’un double sacre olympien, d’une Canebière émeutière, du cadeau improbable d’un vice-roi ottoman et d’un autodafé girafidé. Le tout commenté avec l’émotion du direct.

4. NON !

Brigade de sororité par Alice Lefilleul (texte), Marie-Julie Chalu (voix) et Emma Broughton (musique) – 8 min 39 s

Pièce collective réalisée en sororité, suite à la prise de parole d’Adèle Haenel, pour guérir et célébrer nos forces. Une histoire d’épine plantée profonde et de parole donnée en partage.

5. Difé

Aurore hylodique par Némo Camus – 14 min 51 s

Quelque part sur Basse Terre résonnent les sonorités du labeur agricole de femmes et d’hommes qui approvisionnent en bananes les marchés des pays occidentaux. Des années 1970 au milieu des années 1990, on y épand le chlordécone, un pesticide responsable de l’empoisonnement féroce de la terre, de l’eau et des corps de Guadeloupe et de Martinique. De la polyphonie nocturne des grenouilles hylodes surgit un appel pour sortir de la grande nuit : Difé, difé limanité ki la, difé1 !

6. Pour ne plus taire les jours où

Parole à voix nue et ses résonances par Aude Rabillon – 24 min 54 s

je te raconte / le jour où
pour ne plus taire / les jours où
pour tenir haut la tête / enfin

j’enregistre
les traces / dans tes silences
de nos silences / qui restent
dans nos corps / de femmes


pour ne plus taire / les jours où

  1. « Le feu, c’est le feu de l’humanité, le feu ! »